La retraite par répartition - 22 décembre 2008 SAVE

Symbiose dans sa forme électronique va connaître de façon régulière une série de publications d’articles de fond concernant la protection sociale en général, et la retraite en particulier. Ce premier article concerne des généralités sur la retraite par répartition qu’il n’est pas inutile de rappeler



La retraite par répartition



L’ordonnance du 4 octobre 1945, en créant le régime général de sécurité sociale, traduisait la volonté de généralisation de la protection, d’uniformisation des prestations et de la mise en place de la solidarité entre générations avec la technique de la répartition.



Un système de retraite par répartition est en effet fondé sur la solidarité entre générations : les actifs d’aujourd’hui financent les retraites de leurs aînés, sachant que leurs enfants financeront à leur tour leurs pensions.



Les difficultés actuelles des régimes de retraite ont deux raisons essentielles :

. ces régimes sont arrivés à maturité démographique et les rendements élevés qui pouvaient être obtenus pendant la montée en charge ne sont plus possibles.

. l’allongement continu de l’espérance de vie augmente la charge des pensions futures.



L’erreur qu’ont fait la plupart des régimes par répartition est la suivante : lorsque les régimes étaient « jeunes » et avaient de nombreux cotisants pour peu de retraités, ils ont appelé (parfois à la demande des pouvoirs publics) des cotisations relativement faibles et payé des retraites assez confortables, sans prévoir qu’un jour ou l’autre, le rapport démographique pourrait devenir moins satisfaisant, rendant ainsi la charge insupportable pour les cotisants. Il aurait fallu, dès l’origine, constituer des provisions techniques importantes, mobilisables au moment où le rapport démographique se dégraderait.



Par ailleurs, un médecin qui cesse son activité libérale à 65 ans, va recevoir de la CARMF une allocation durant 19 ans en moyenne, et si l’on tient compte de la réversion au conjoint survivant, celle-ci sera versée durant 23 ans en moyenne. Ainsi, les cotisations versées pendant la vie active doivent financer 23 ans de retraite. Or, l’ensemble des cotisations payées sont récupérées, en francs constants, en 11 ans en moyenne. C’est dire d’une part, qu’il y a service gratuit de la retraite durant plus de dix ans, d’autre part, qu’encore à l’heure actuelle la cotisation reste un bon investissement.



Ces considérations montrent l’impérative nécessité de la poursuite de la baisse du rendement des régimes. Cette baisse doit permettre une récupération des cotisations dans un délai correspondant exactement à l’espérance de vie, mais en gardant toujours comme limite, que ce rendement ne soit jamais inférieur à celui d’un régime par capitalisation.



Il est bon de rappeler à ce propos, que la baisse du rendement ne signifie pas diminution du montant de la pension.



Cette baisse du rendement et l’alourdissement du poids des retraites dans le revenu d’activité vont poursuivre la même tendance. Nous allons passer d’une situation exceptionnellement favorable à une situation en voie de normalisation. Dans le passé, les augmentations de cotisations accompagnaient le mouvement tendanciel d’amélioration du niveau des pensions, maintenant, l’alourdissement des efforts demandés aux actifs accompagnera au mieux, le maintien des règles actuelles de liquidation des pensions, et, plus vraisemblablement, il limitera l’ampleur de leur révision dans un sens moins favorable.